La reprise permet d'ouvrir de nouvelles perspectives en termes d'embauches mais comment réussir un bon recrutement entre les secteurs pénuriques et les nouvelles attentes post-covid des Talents ?
Vous l’aviez rêvé ? Vous l’aviez espéré ? Ça y est, elle est là…
Ô joie, Ô bonheur, sonnez trompettes, battez tambours ! Vous la sentez, vous aussi ?
C’est la reprise !
Les marchés s’agitent, les entreprises frétillent et les DRH s’arrachent les cheveux face aux besoins urgents. La croissance économique pour la France promise par le FMI autour de 7 à 8 % (6% selon l’INSEE) en 2021 excite tous les imaginaires et donne l’espoir d’un retour au développement et à l’embauche.
Bref l'eldorado... Ou pas ! Car ne vous leurrez pas, s'il y a beaucoup d'appelés, il n'y a pas forcément beaucoup d'élus. D’un côté, les entreprises veulent recruter pour relancer la machine et surfer sur les opportunités, de l’autre les rares talents qui postulent sortent de l’ère Covid avec une nouvelle vision du travail, de nouvelles attentes.
Alors, quelles sont les clefs pour réussir à attirer, recruter et retenir les talents dans ce nouveau contexte ?
Le Covid et son impact durable sur l’organisation du monde du travail
Le monde économique s’est en partie brisé sur la vague inattendue du virus. Reconnaissons-le, on n’était pas prêt ! Le traumatisme fut important vu les conséquences sur le marché : certaines entreprises n’ont pas survécu, d’autres ont patienté grâce aux aides d’Etat et autres « bas de laine » mobilisés tandis que le chômage partiel a permis aux salariés de tenir en attendant que la lumière revienne au bout du tunnel.
On a découvert à quel point ce genre de crise dans un monde globalisé pouvait remettre en question notre modèle économique. La mondialisation était en panne : plus de transports maritimes, plus d’exportations… La découverte de notre dépendance à certains pays pour des produits de première nécessité comme des médicaments par exemple fut un choc. La pénurie actuelle de matières premières en est encore un des symptômes…
Au niveau de l’entreprise et de son fonctionnement, tout a dû être revu en urgence vu la situation : mesures sanitaires strictes, distanciation sociale et in fine confinement obligatoire avec son alter ego le télétravail.
Qui aurait parié sur la généralisation du télétravail en 2019 ?
Et pourtant, après des années de débats sur la transformation digitale de l’entreprise, nous y sommes ! Vous avez, sans doute bon gré mal gré, pu (re)découvrir les joies de Zoom ou de Teams.
On en est tous là : l’ère Covid a accéléré ce qui était en germe dans l’évolution de l’organisation et culture de l’entreprise.
Bonjour les visioconférences et autres click and collect !
Personne n’en ressort indemne et ce n’est pas pour autant négatif ! Que ce soit l’employeur ou les salariés, entreprises ou collaborateurs, chacun semble avoir trouvé dans cette crise des capacités de résilience et d’adaptations inspirantes.
La reprise sous tensions et questions
On le sait, le mot reprise en cette rentrée 2021 est sur toutes les lèvres ! Prudence…
En effet, si la crise a eu un effet de gel immédiat pour le recrutement dans certains secteurs, jusqu’à - 60% de recrutement dans certaines agences en 2020, il semble bien que cette époque s’éloigne et que s'aligne les feux verts concernant l’embauche. Cependant, il reste encore malgré tout quelques obstacles : les secteurs pénuriques ou sous tension, déjà présents pendant la crise, comme la santé, l’hôtellerie ou le tourisme, l’IT ou le BTP.
Ainsi, 48% des entreprises vivraient un problème de recrutement que ce soit sur les métiers qualifiés ou ceux à bas salaires (selon un sondage de la Banque de France). Pour expliquer ce décalage entre l’offre et la demande, le débat sur le manque de formation resurgit à chaque fois.
Cependant, la quête ardue de la perle rare est un classique et on voit en réalité naître ci une nouvelle tendance qui expliquerait la frilosité des candidats : le confinement obligatoire a modifié nos perceptions du travail et de ce que l’on y recherche.
Recruter devient donc plus difficile qu’avant : comment s’adresser aux talents, comment les attirer ?Quelles sont les aspirations post-crise d’un talent ?
On ne peut plus se contenter de proposer un salaire attractif et quelques avantages comme seules motivations à l’embauche. Pire, il ne faut pas seulement attirer différemment les talents, il faut aussi les retenir: 47% seraient prêt à changer d’entreprise…
Ironique, non ? A défaut d’embaucher, on risque de se faire débaucher les talents de son entreprise. Il faut alors trouver vite les bon profils et empêcher l’exode au sein de ses rangs face à une concurrence féroce prête à vous les voler. Préparez vous au combat ! Après la guerre contre le virus, c’est le retour à la guerre des talents.
Les nouvelles attentes dans le monde actif post-covid : on change tout ?
Le Covid provoque un réel débat de société sur le travail : pourquoi travailler et comment ? Quel sens apporte mon travail ? Quelle est ma contribution et celle de mon entreprise à la société ? Travailler, oui, mais dans quelles conditions ? Le travail doit-il être le centre de ma vie ? Quel équilibre entre vie privée et vie pro ? Etre salarié ou indépendant ?
La qualité de vie au travail (QVT), le bien-être et l’épanouissement sont au coeur des aspirations depuis la crise du Covid. Dans les secteurs pénuriques, ce sont donc les employés qui ont repris la main et sont capables d’imposer de nouvelles normes en échange de leurs compétences et de leur fidélité. Découvrons ces nouvelles attentes :
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Tous en télétravail ?
La crise a imposé le télétravail et apporté une nouvelle attente en termes de partage du temps de travail entre bureaux et foyer : le travail hybride est ainsi devenu le mantra psalmodié dans toutes les langues. Plus de perte de temps dans les transports ou les bouchons, regagner du temps pour soi et sa famille ! Si certaines entreprises ne sont pas favorables au remote (télétravail à 100 %), faire 2 ou 3 jours en télétravail par semaine est facilement accepté. (Attention, petit détail, seuls 40% des salariés ont un emploi compatible avec le télétravail)
Il faut donc à la fois réorganiser le management en fonction de ce travail hybride mais aussi redonner aux bureaux une nouvelle vie, de nouvelles fonctions. Le bureau a ses avantages incontournables : travailler ensemble, pratiquer le collectif, manager par l’exemple ou encore donner un sentiment d’appartenance à l’entreprise. Le bureau peut devenir un flex-office pour s’adapter à ces nouvelles pratiques : avoir plus de salles de réunions, plus d’espaces pour les visioconférences ou pour la convivialité… Un changement qui peut vous faire gagner des points pour vos recrutements.
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La fierté de porter des valeurs
Quel est le but ou la mission de l’entreprise ou du travail que l’on intègre ?
La quête de sens ou de valeurs font partie intégrante des nouvelles attentes des talents. Un employé sur cinq ne connait pas les valeurs de son entreprise ou constate un décalage entre l’affichage des valeurs et le vécu de ces valeurs dans l’entreprise. (Selon une étude TBWA/corporate et Viavoice)
La RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est scrutée avec attention. Il faut faire oeuvre de pédagogie sur les objectifs de l’emploi ou de la mission que l’on proposera à ces talents soucieux de l’environnement et des droits humains. En ces temps de changements climatiques, pensez global et agissez local dans toutes vos stratégies.
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Une entreprise de l’inclusion et de la diversité
On sera aussi attentif au profil DEI de votre recrutement: Diversité, équité, inclusion.
Quelle diversité de profils compose votre équipe ? Ethnies, sexe, genre, âge, handicap… Cette diversité est- elle entendue au sein de l’entreprise ? Egalité des salaires et accès aux opportunités sont-ils dans vos priorités ?
Pour attirer des talents, saurez-vous vous soucier des problèmes de gardes d’enfants et du besoin d’horaires flexibles ? Comment recrutez-vous : avec ou sans CV ? avez-vous bien intégré la valeur des soft ou madskills de vos talents ? Les Talents sont capables, grâce à elles, de s’adapter en cas de crise ! Quelle réactivité face aux imprévus, aux changements ? C’est là que les compétences comportementales et émotionnelles (soft et mad skills) deviennent primordiales.
Comment intégrez-vous les nouveaux : quelle place pour l’onboarding dans vos bureaux ou l’offboarding en télétravail ? etc. Il est temps de montrer un recrutement plus moderne et plus en phase avec les talents post-crise.
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Il est où le bonheur ?
Bien-être et santé mentale deviennent aussi des points de repères pour un bon recrutement.
Prenez-vous soin de vos salariés ?
Yoga, sophrologie, développement personnel, méditation, animations, semaine de quatre jours, congé extralégal, semaine de 32h... sont autant d’initiatives possibles par les employeurs et pour attirer, retenir et fidéliser les talents.
La flexibilité est donc devenue une qualité que l’on va demander autant aux salariés qu’aux entreprises. C’est gagnant-gagnant ! (la dernière étude du cabinet Robert Half montre bien cette évolution des entreprises)
Les attentes des nouveaux talents sont accompagnées de nouvelles compétences ou de nouvelles organisations. Pour gagner un nouvel équilibre entre vie privée et vie pro, le statut d’indépendant ou de Freelance devient une solution attractive pour certains. L’entreprise a alors le choix de différents contrats ou statuts, CDI ou non, selon ses besoins, ses missions.
Ce n’est donc pas salaire OU avantages mais bien package salaire ET avantages mais aussi bien-être et quête de sens ! Tous les coups sont permis dans cette guerre pour attirer ou retenir vos talents.
Alors bonne chance pour cette mission, chers recruteurs… Si vous l’acceptez, elle n’est déjà plus impossible !
par Edmond Kean
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